vendredi 20 février 2015

Enquête dans le brouillard – Elizabeth George


       
           Elizabeth George est une auteure anglaise très prolixe puisque sa série des enquêtes de Lynley et Havers compte 18 tomes. Enquête dans le brouillard est le premier de cette série et il date de 1988. 

Le sergent Barbara Havers est résolument laide et revêche et bien décidée à le rester. Elle adore son boulot mais l'idée de faire équipe avec l'inspecteur Lynley, un ancien d'Eton, pur produit de l'aristocratie britannique, lui est insupportable. Un type qui prétend travailler à Scotland Yard pour se rendre utile à la société, au lieu de vivre sur ses terres ! Un type pourri de charme et avec qui aucune femme n'est en sécurité. Sauf la pauvre Barbara évidemment... Mais les querelles de ce couple inattendu cessent vite devant l'atrocité d'un crime qu'ils sont chargés d'élucider. Dans un paisible village du Yorkshire, on a trouvé le corps sans tête de William Teys, paroissien modèle. A côté du cadavre, une hache et, près de la hache, une grosse fille qui gémit : "C'est moi qui ai fait ça et je ne le regrette pas." L'épouvante ne fait que commencer.

Pourquoi je l’ai acheté?

Pour être honnête je ne sais même pas comment il a atteri dans ma bibliothèque. Par contre ça fait des années que je l’ai, je pensais même l’avoir déjà lu.

Mon avis

En le commençant, je me suis vite rendue compte que je l’avais pas lu. Et il aurait été mieux que ça reste ainsi. Son bouquin m’a énervé  sur énormément de points. Alors que je ne pensais pas arriver à le finir, le dénouement est super glauque et pas très bien construit.

La présentation des personnages prend vraiment trop longtemps. Je sais qu’en début de série il faut poser les bases pour les futures évolutions, mais là j’ai cru que le roman ne serait que l’histoire de Lynley et d’Havers. Les personnages masculins sont relativement caricaturaux, Lynley super canon, aristocrate, riche mais travaillant comme policier et le pauvre Saint-James, moche et avec une jambe handicapée.
Ça partait déjà mal, malheureusement c’est devenu encore pire. Avec Havers. Parce que même si effectivement toutes les femmes ne sont pas des mannequins, y a des limites à tous les défauts physique et moraux qu’on peut donner à une seule personne. Le sergent Havers est moche, grosse, ne s’est pas s’occuper d’elle, elle est hargneuse, aigrie, pauvre, susceptible, jalouse, elle ne sait pas gérer ses émotions ni les situations de crise et elle ne sert strictement à rien dans l’enquête. C’est sure elle a vécu quelque chose de pas marrant dans son enfance, mais l’auteure ne lui attribue aucune qualité, c’est quand même un comble dans un duo d’inspecteur.
Et le pire des personnages à mes yeux c’est Roberta, pas en elle-même, mais dans sa description. Partout elle est décrite comme une « masse repoussante », un « tas obscène de graisse », et tout le monde plaint la pauvre Roberta qui est tellement grosse, qui ne peut évidemment pas se marier avec un corps pareil, quand elle décrit ses cuisses et ses seins c’est presque des visions d’horreur, tout le monde est absolument dégouté. Du coup moi je l’imaginais vraiment obèse, comme on voit les Américains à la télé. A un moment le médecin nous apprend que non Roberta fait 1m80 et pèse 90 kg. Donc bon, je ne sais pas quelle image de la femme a Elizabeth George, mais non on n’est pas un tas repoussant avec cette taille et ce poids. Evidemment Roberta est en surpoids, mais faudrait voir pour ne pas abuser non plus, elle est loin de l’obésité morbide.

La mise en place du contexte est si mal faite qu’on ne sait pas à quelle époque le récit se déroule. Au début je pensais que c’était au début du XXème siècle, avec les problèmes de classe sociale et le fait qu’une femme ne soit pas bien intégrée dans la police. Le livre s’ouvre sur un prêtre qui n’a jamais été à Londres de sa vie et pour qui prendre le train et le métro est tout une aventure. Et là, on se rend compte qu’en fait ça se passe dans les années 80, au moment où l’auteur écrit, mais il n’y a aucune indication temporelle et c’est vraiment dérangeant.

Les personnages secondaires ne sont pas très bien traités. A part Dougal ! Il y en avait un certain nombre et du coup j’ai eu du mal à toujours me rappeler qui était qui. En général j’aime bien le principe que tous les gens sont coupables de quelque chose dans un petit village, ça aide à nous mettre sur des fausses pistes et ça donne un côté plus réel. Mais ici je n’ai pas adhéré du tout. Je crois qu’ils sont pas assez fouillés ou en tout cas pas assez mis en avant pour que je me penche sur leurs problèmes. Pourtant on nous en parle longuement, il y a des sous-entendus, des réactions disproportionnées et des comportements mystérieux, mais je n’ai pas du tout eu l’impression que ca avait le moindre intérêt.

Je ne suis pas très pointilleuse sur la manière d’écrire des auteurs, j’aime bien quand c’est écrit simplement, j’aime beaucoup aussi quand c’est plus compliqué. D’ailleurs je ne pense pas avoir écrit une seule critique sur le style d’un auteur. Il y a une première fois à tout. L’utilisation des parenthèses sert à introduire une digression ou un commentaire, sans lien syntaxique avec la phrase dans laquelle elle/il se trouve, n’est-ce pas ? E. George a du manqué ce cours à l’école parce qu’elle met dans parenthèse partout et tout le temps. Désolée mais on ne met pas systématique plus que 4-5 lignes entre parenthèse. Si y a autant de chose à mettre entre parenthèse, c’est soit qu’on ne peut pas formuler sa phrase comme il faut, soit qu’on a juste envie de rajouter des mots pour le plaisir. Parce qu’au bout de la 609ème parenthèse, moi j’arrête de les lire.

Le dénouement de l’intrigue ne m’a pas plu, dans le sens où c’est quelque chose que je n’aime pas lire. Rien à voir avec l’auteure cette fois, je n’aime juste pas trop les histoires vraiment glauques. J’aime mieux quand les mobiles des meurtres sont plus « propres » si j’ose m’exprimer ainsi. Par contre, j’ai été très déçue de la manière dont elle concluait toutes les histoires secondaires, parce que si on passe autant de temps que ça sur le développement d’une trame d’histoires complètes pour tout le village, on n’expédie pas les choses à la fin. Y a plein de choses qui m’ont laissées sur ma faim ou que je n’ai carrément pas comprises.

Et la dernière chose qui m’a vraiment agacée, mais là encore l’auteure n’est pas vraiment responsable, c’est le titre français. On n’appelle pas un livre enquête dans le brouillard s’il n’y a pas de brouillard dans le récit, même pas des raisons métaphoriques. J’attendais du mauvais temps, du vent et du froid dans les landes, comme dans les Hauts de Hurlevent, mais non rien…

Ma chronique était un peu plus longue que d’habitude, je remercie ceux qui l’ont lue jusqu’à la fin. J’avais beaucoup de choses à dire et je ne voulais pas laisser de côté certains points.

Ma note : 2/5

                              J’ai lu ce livre dans le cadre du challenge ABC

4 commentaires:

  1. Aïe dommage j'espère que ta prochaine lecture te plaira plus :)

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    1. Je suis pas dans une dynamique exceptionnelle ces jours-ci, mais ca commence à aller mieux!

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  2. Je n'ai lu qu'un seul livre d'Elizabeth George et j'ai trouvé ça tellement looooong! Je n'en ai jamais lu depuis^^

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    1. On m'a dit que la suite de la série s'améliorait. Je crois que j'ai le tome 20 dans ma biblio, alors je vais lui laisser une seconde chance!

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