vendredi 23 janvier 2015

Fun Home une tragicomédie familiale – Alison Bechdel




Alison Bechdel a longtemps publié dans des revues. En décembre 2006 elle publie Fun Home, une auto-biographie qui devient rapidement un grand succès. En 2012 parait le pendant de Fun Home, Are You My Mother ? Les deux œuvres ont été publiées chez Denoël.

Une curieuse histoire album qui mélange -assez habilement quand même-secrets de famille, enfance gothique, anxiété sexuelle, grande littérature et déchirures cachées...
Le postulat ?... L'auteur -elle s'appelle Alison Bechdel- est orpheline d'un père qui -pour elle- est une énigme. Elle fait alors le portrait de cette personnalité complexe qui lui parle -tel un miroir- mais sans jamais vraiment lui adresser la parole. Leur "dialogue" s'établira pourtant au travers de la littérature -dont celle de Marcel Proust- et d'une sorte de "compréhension sexuelle".

Pourquoi je l’ai emprunté?

Le lendemain de la chronique très élogieuse d’Allison sur son blog Bookerdose, le livre était en présentation au guichet de ma bibliothèque, j’ai donc été obligée de le prendre.

Mon avis

Je ne pense pas que ce soit l’éloge que j’avais lu qui m’a fait ne pas aimer ce récit. Je n’en attendais pas spécialement beaucoup, mais je dois dire que j’ai été dérangée par beaucoup de choses.

Je ne trouve pas que l’histoire fasse « naturelle », j’avais l’impression que l’auteure réécrivait son enfance à la lumière de ses connaissances d’adultes. Dès le début il manquait de la candeur, de la naïveté et du naturel. Elle vit dans un cadre extraordinaire, mais tout est sur-analysé alors que son personnage à moins de 10 ans. J’ai eu cette impression qu’elle avait suivi une psychanalyse et qu’il fallait absolument tout expliquer, que chaque chose insignifiante devait être la cause de la personne qu’elle était devenue et que tout nécessitait d’avoir une étiquette. Du coup j’ai trouvé cela passablement lourd.

J’ai été un peu ennuyée de l’absence des deux frères de la narratrice. Ils sont mentionnés en passant, mais n’ont quasiment aucun rôle dans toutes ses aventures. Je me demande même s’ils parlent, ne serait-ce qu’une fois et je pense que non. A l’inverse l’omniprésence de son père vu au travers des yeux d’Alison est dérangeante. Je me suis pas du tout attaché à lui, et pas seulement à cause de ses actions, mais parce qu’il était trop central. Elle ne parle que de ça et on a envie de lui crier de passer à autre chose.

Toutes les insertions littéraires ne sont pas heureuses. A certains moments les citations faisaient complètement ampoulées et pas du tout justifiées. Et même si je suis une grande fan de Proust et de Fitzgerald, je n’ai pas réussi à me « trouver » dans ses passages. Certaines étaient très bien amenées, et résonnaient avec les propos de l’auteure. Mais je dois dire que même si tous ces moments ont existés et qu’elle n’en a inventé aucun (ce dont je doute) leur présence était assez maladroite.

Quant à la question de l’homosexualité, elle me pose un problème en même temps qu’elle ne m’en pose pas.  Je m’attendais à plus de théories et de propos qui tournent en rond (au vu du reste du texte), mais au final ça n’est pas quelque chose de mise en évidence. C’est un fait qu’il n’y a pas besoin de discuter ou de justifier et j’ai trouvé ça très appréciable. Par contre j’ai été dérangée de la mise en parallèle entre l’histoire de la découverte de la sexualité d’Alison et les histoires sordides de son père, qui a mes yeux n’est pas homosexuel, mais à la limite de la pédophilie.

En conclusion, ce n’est pas une lecture que j’ai beaucoup appréciée, heureusement que le format m’a permis de la finir rapidement. Et encore j’ai mis presque 3 jours, pour une bande dessinée de moins de 250 pages, c’est très long.

Pour un avis différent je vous conseille d’aller lire l’avis d’Allison.


Ma note : 2/5

4 commentaires:

  1. Je ne suis pas sûre d'adhérer au genre "auto-bio" surtout après ton avis ! J'ai déjà fais l'expérience avec celui de Lena Dunham et ça avait été une grosse déception (je n'ai même pas réussi à le chroniquer !)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je suis contente de savoir que t'as pas aimé celui de Lena Dunham parce que j'hésitais un peu à le prendre si je le trouvais pas trop cher. Du coup j'éviterai aussi.

      Supprimer
  2. Je suis vraiment désolé qu'il ne t'ait pas plu... je me sens toujours super coupable dans des cas comme ça. Enfin je comprends ton avis cependant. C'est vrai que les points que tu soulignes ne m'ont pas sauté aux yeux mais maintenant que j'y réfléchis c'est vrai qu'on peut trouver ça bien trop surfait et sur analysé. J'espère que ta prochaine lecture te plaira bien plus en tout cas !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Mais non ne te sens pas coupable! Chacun ses émotions face à un livre.
      Et pis tu m'as pas vendu une voiture en mauvais état, c'est juste un livre que j'ai emprunté à la biblio. En plus l'histoire de l'auteur m'intéressait donc j'étais contente de l'avoir lu.
      Moins contente de pas avoir aimé, mais c'est la vie.

      Supprimer