Elizabeth George est une auteure anglaise très
prolixe puisque sa série des enquêtes de Lynley et Havers compte 18 tomes. Enquête dans le brouillard est le
premier de cette série et il date de 1988.
Le sergent Barbara Havers est
résolument laide et revêche et bien décidée à le rester. Elle adore son boulot
mais l'idée de faire équipe avec l'inspecteur Lynley, un ancien d'Eton, pur
produit de l'aristocratie britannique, lui est insupportable. Un type qui
prétend travailler à Scotland Yard pour se rendre utile à la société, au lieu
de vivre sur ses terres ! Un type pourri de charme et avec qui aucune femme
n'est en sécurité. Sauf la pauvre Barbara évidemment... Mais les querelles de
ce couple inattendu cessent vite devant l'atrocité d'un crime qu'ils sont
chargés d'élucider. Dans un paisible village du Yorkshire, on a trouvé le corps
sans tête de William Teys, paroissien modèle. A côté du cadavre, une hache et,
près de la hache, une grosse fille qui gémit : "C'est moi qui ai fait ça
et je ne le regrette pas." L'épouvante ne fait que commencer.
Pourquoi je l’ai acheté?
Pour
être honnête je ne sais même pas comment il a atteri dans ma bibliothèque. Par
contre ça fait des années que je l’ai, je pensais même l’avoir déjà lu.
Mon avis
En
le commençant, je me suis vite rendue compte que je l’avais pas lu. Et il aurait
été mieux que ça reste ainsi. Son bouquin m’a énervé sur énormément de points. Alors que je ne
pensais pas arriver à le finir, le dénouement est super glauque et pas très
bien construit.
La
présentation des personnages prend vraiment trop longtemps. Je sais qu’en début
de série il faut poser les bases pour les futures évolutions, mais là j’ai cru
que le roman ne serait que l’histoire de Lynley et d’Havers. Les personnages
masculins sont relativement caricaturaux, Lynley super canon, aristocrate,
riche mais travaillant comme policier et le pauvre Saint-James, moche et avec
une jambe handicapée.
Ça
partait déjà mal, malheureusement c’est devenu encore pire. Avec Havers. Parce
que même si effectivement toutes les femmes ne sont pas des mannequins, y a des
limites à tous les défauts physique et moraux qu’on peut donner à une seule
personne. Le sergent Havers est moche, grosse, ne s’est pas s’occuper d’elle,
elle est hargneuse, aigrie, pauvre, susceptible, jalouse, elle ne sait pas
gérer ses émotions ni les situations de crise et elle ne sert strictement à
rien dans l’enquête. C’est sure elle a vécu quelque chose de pas marrant dans
son enfance, mais l’auteure ne lui attribue aucune qualité, c’est quand même un
comble dans un duo d’inspecteur.
Et
le pire des personnages à mes yeux c’est Roberta, pas en elle-même, mais dans
sa description. Partout elle est décrite comme une « masse repoussante »,
un « tas obscène de graisse », et tout le monde plaint la pauvre
Roberta qui est tellement grosse, qui ne peut évidemment pas se marier avec un
corps pareil, quand elle décrit ses cuisses et ses seins c’est presque des
visions d’horreur, tout le monde est absolument dégouté. Du coup moi je l’imaginais
vraiment obèse, comme on voit les Américains à la télé. A un moment le médecin
nous apprend que non Roberta fait 1m80 et pèse 90 kg. Donc bon, je ne sais pas
quelle image de la femme a Elizabeth George, mais non on n’est pas un tas
repoussant avec cette taille et ce poids. Evidemment Roberta est en surpoids,
mais faudrait voir pour ne pas abuser non plus, elle est loin de l’obésité
morbide.
La
mise en place du contexte est si mal faite qu’on ne sait pas à quelle époque le
récit se déroule. Au début je pensais que c’était au début du XXème
siècle, avec les problèmes de classe sociale et le fait qu’une femme ne soit
pas bien intégrée dans la police. Le livre s’ouvre sur un prêtre qui n’a jamais
été à Londres de sa vie et pour qui prendre le train et le métro est tout une
aventure. Et là, on se rend compte qu’en fait ça se passe dans les années 80,
au moment où l’auteur écrit, mais il n’y a aucune indication temporelle et c’est
vraiment dérangeant.
Les
personnages secondaires ne sont pas très bien traités. A part Dougal ! Il
y en avait un certain nombre et du coup j’ai eu du mal à toujours me rappeler
qui était qui. En général j’aime bien le principe que tous les gens sont
coupables de quelque chose dans un petit village, ça aide à nous mettre sur des
fausses pistes et ça donne un côté plus réel. Mais ici je n’ai pas adhéré du
tout. Je crois qu’ils sont pas assez fouillés ou en tout cas pas assez mis en
avant pour que je me penche sur leurs problèmes. Pourtant on nous en parle
longuement, il y a des sous-entendus, des réactions disproportionnées et des
comportements mystérieux, mais je n’ai pas du tout eu l’impression que ca avait
le moindre intérêt.
Je
ne suis pas très pointilleuse sur la manière d’écrire des auteurs, j’aime bien
quand c’est écrit simplement, j’aime beaucoup aussi quand c’est plus compliqué.
D’ailleurs je ne pense pas avoir écrit une seule critique sur le style d’un
auteur. Il y a une première fois à tout. L’utilisation des parenthèses sert à
introduire une digression ou un commentaire, sans lien syntaxique avec la
phrase dans laquelle elle/il se trouve, n’est-ce pas ? E. George a du
manqué ce cours à l’école parce qu’elle met dans parenthèse partout et tout le
temps. Désolée mais on ne met pas systématique plus que 4-5 lignes entre
parenthèse. Si y a autant de chose à mettre entre parenthèse, c’est soit qu’on
ne peut pas formuler sa phrase comme il faut, soit qu’on a juste envie de
rajouter des mots pour le plaisir. Parce qu’au bout de la 609ème
parenthèse, moi j’arrête de les lire.
Le
dénouement de l’intrigue ne m’a pas plu, dans le sens où c’est quelque chose
que je n’aime pas lire. Rien à voir avec l’auteure cette fois, je n’aime juste
pas trop les histoires vraiment glauques. J’aime mieux quand les mobiles des
meurtres sont plus « propres » si j’ose m’exprimer ainsi. Par contre,
j’ai été très déçue de la manière dont elle concluait toutes les histoires
secondaires, parce que si on passe autant de temps que ça sur le développement
d’une trame d’histoires complètes pour tout le village, on n’expédie pas les
choses à la fin. Y a plein de choses qui m’ont laissées sur ma faim ou que je n’ai
carrément pas comprises.
Et
la dernière chose qui m’a vraiment agacée, mais là encore l’auteure n’est pas
vraiment responsable, c’est le titre français. On n’appelle pas un livre
enquête dans le brouillard s’il n’y a pas de brouillard dans le récit, même pas
des raisons métaphoriques. J’attendais du mauvais temps, du vent et du froid
dans les landes, comme dans les Hauts de
Hurlevent, mais non rien…
Ma
chronique était un peu plus longue que d’habitude, je remercie ceux qui l’ont
lue jusqu’à la fin. J’avais beaucoup de choses à dire et je ne voulais pas
laisser de côté certains points.
Ma note : 2/5
J’ai
lu ce livre dans le cadre du challenge ABC